Katharina Grosse. Déplacer les Étoiles au Centre Pompidou-Metz
Compartir en Facebook
Metz le 15 juillet 2024. En Grande Nef, sur le Parvis et dans le Forum Du 1er juin 2024 au 24 février 2025 Commissariat : Chiara Parisi, directrice du Centre Pompidou-Metz Cet été, le Centre Pompidou-Metz met à l’honneur Katharina Grosse avec l’exposition monographique intitulée Déplacer les étoiles. Ce projet d’ampleur présente une œuvre spectaculaire dans la Grande Nef : un immense drapé peint, s’étendant sur 8 250 m², qui se déploie jusqu’au Parvis en nuées de couleurs. L’installation The Bedroom est également mise en avant dans le Forum, où Katharina Grosse explore la nature archétypale du lit, à travers une narration visuelle de thèmes universels. « Mon lit a été la première chose que j’ai peinte à la bombe ; ensuite, d’autres éléments se sont accumulés, introduisant une structure narrative tout en questionnant des thèmes majeurs. Le lit est en effet une pièce totalement archétypale - tout le monde sait ce que c’est, ce qui se passe quand on se couche, quand on rêve. Pour ce travail, j’ai identifié une situation élémentaire très spécifique que nous connaissons et partageons tous1 . » En 2004, Katharina Grosse transforme radicalement sa chambre à Düsseldorf avec de la peinture à l’aérosol, couvrant lit, sol, murs et objets, dans une installation qui marque un tournant dans sa carrière vers des dimensions nouvelles. Cette œuvre, réactivée pour le Forum du Centre Pompidou-Metz, crée un dialogue entre l’intimité du lit et la monumentalité de l’architecture. Depuis plus de trente ans, l’artiste utilise la technique du vaporisateur pour créer des peintures immersives. Inspirée par les fresques de la Renaissance lors d’un séjour à Florence, elle intègre l’architecture dans son art, conduisant à un tournant tridimensionnel dans sa démarche. Ses œuvres in situ, jouant avec les murs, angles et saillies, le sol et le plafond visent à embrasser et contester l’architecture, générant des tensions surprenantes. Les installations de Katharina Grosse s’intègrent toujours au paysage qui les accueille, et sa création pour la Grande Nef ne fait pas exception. Dans la partie inférieure de la galerie, une incursion végétale de frênes et de charmes s’opère, avec des troncs et des souches enveloppés dans une toile immaculée. Ce décor introduit l’exposition comme un pont entre l’être humain et le végétal, préparant le terrain pour une immersion totale. Au cœur de la Grande Nef, un espace majestueux s’élevant à plus de 20 mètres, l’artiste réinvente une installation conçue à l’origine pour le Carriageworks à Sydney. Ici, 8 250 m² de tissu sont suspendus au plafond, formant d’énormes nœuds qui transforment l’espace en un gigantesque drapé. Cette œuvre invite les visiteurs à une expérience unique : traverser physiquement la peinture. Des ouvertures dans cette toile permettent d’entrer dans un sanctuaire aux murs ondoyants, de s’immerger dans un monde de couleur et de mouvement. Des éclats de couleurs vifs rencontrent des halos diffus, révélant à travers les plis du tissu une blancheur éclatante. L’effet déroutant de cette œuvre, à la fois puissante et surprenante, est profond. Elle devient tour à tour un refuge intime et un décor de théâtre — rappelant que la Grande Nef a accueilli Parade, le rideau de scène de Picasso, en 2012 —, invitant les spectateurs à participer activement. L’exposition vise à condenser les émotions et stimuler un désir de changement. La peinture de Katharina Grosse mèle espace artistique et urbain, se répandant du cœur du musée jusqu’au parvis. « De cette expérience positive ou négative, mon intention est que nous développions le désir d’initier un changement ». Programmation associée Le Parvis, intégré pleinement dans l’œuvre de Katharina Grosse, se transforme, en juin, en un théâtre à ciel ouvert pour un concert. L’artiste convie Stefan Schneider, figure emblématique et innovante de la musique électronique, pour une performance qui résonne avec l’esprit de leur album collaboratif Tiergarten (2017). En automne, l’installation Déplacer les étoiles est le terrain d’expression des danseurs du CCN-Ballet de Lorraine, qui y déploieront une chorégraphie conçue par Petter Jacobsson et Thomas Caley, explorant ainsi les dimensions spatiales et conceptuelles de l’œuvre. Édition Un catalogue exhaustif, dédié à l’œuvre in situ de Katharina Grosse et rassemblant ses créations éphémères depuis la fin des années 1990, accompagne l’exposition Déplacer les étoiles. L’introduction de Chiara Parisi, commissaire de l’exposition, et l’essai critique du philologue Donatien Grau qui examine les sources de la pratique picturale de Katharina Grosse, sont suivis par la conversation de l’artiste avec le critique d’art Jarrett Earnest. L’échange explore le processus créatif de Katharina Grosse, en mettant un accent particulier sur les notions de temporalité et le cycle de localisation-dislocation relocalisation inhérent à ses installations. Comment pérenniser une œuvre par nature éphémère et intrinsèquement liée au lieu qui en est le site ? Biographie Katharina Grosse (née en 1961 à Fribourg-en-Brisgau) vit et travaille à Berlin et en Nouvelle Zélande. Ses récentes expositions personnelles et peintures in situ incluent Why Three Tones Do Not Form a Triangle au Albertina, Vienna (2023–2024), Katharina Grosse. Studio Paintings, 1988–2022 au Kunstmuseum Bonn (2024), Kunstmuseum Bern (2023) et au Mildred Lane Kemper Art Museum, St. Louis (2022) ; Canyon (depuis 2022) et Splinter (2022) à la Fondation Louis Vuitton, Paris ; Apollo, Apollo, à l’Espace Louis Vuitton, Venise (évènement collatéral de la 59e Biennale de Venise, 2022) ; Chill Seeping from the Walls Gets between Us à l’HAM Helsinki Art Museum (2021) ; Shutter Splinter à la Biennale d’Helsinki (2021); Is It You? au Baltimore Museum of Art (2020) ; It Wasn’t Us à la Hamburger Bahnhof–Museum für Gegenwart–Berlin (2020) ; Mumbling Mud au chi K11 art space, Guangzhou (2019) et chi K11 art museum, Shanghai (2018) ; Les nombreuses irréguralités. Tatiana Trouvé & Katharina Grosse à la Villa Médicis, Rome (2018) ; The Horse Trotted Another Couple of Meters, Then It Stopped à Carriageworks, Sydney (2018) ; Wunderbild à la National Gallery, Prague (2018) ; Asphalt Air and Hair au ARoS Triennial, Aarhus (2017) ; Rockaway pour le Rockaway! programme du MoMA PS1, Fort Tilden, New York (2016) et psychylustro, pour le Mural Arts Philadelphia programme (2014). Ses œuvres font partie de nombreuses collections muséales et privées, telles que l’Albertina de Vienne, le Baltimore Museum of Art, le Centre Pompidou, Musée national d’art moderne et la Fondation Louis Vuitton à Paris, le Kunsthaus de Zürich, le MAXXI– Museo nazionale delle arti del XXI secolo de Rome ou encore le Museum of Modern Art de New York. CENTRE POMPIDOU-METZ 1, parvis des Droits-de-l’Homme CS 90490 - 57020 Metz HORAIRES D’OUVERTURE Tous les jours, sauf le mardi et le 1er mai 01.11 > 31.03 .LUN. | MER. | JEU. | VEN. | SAM. | DIM. | 10:00 – 18:00 01.04 > 31.10 LUN. | MER. | JEU. | 10:00 – 18:00 / VEN. | SAM. | DIM. | 10:00 – 19:00 Félix José Hernández.
Compartir en Facebook