Nu comme habillé, Delacroix et le vêtement
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Paris le 2 juillet 2024. Par la nouvelle présentation qui ouvre au public le 3 juillet, le musée Delacroix porte un nouveau regard sur ses œuvres : comment les personnes et les personnages de fiction représentés par Delacroix sont-ils vêtus ? Quel est le rôle du vêtement ou de son absence dans la représentation du sujet ? Delacroix cherche-t-il à peindre des costumes précis en lien avec une époque ? S’intéresser à ces vêtements qui pourraient paraître secondaires mais sont en réalité très présents dans les œuvres de la collection du musée est aussi un moyen de mettre en lumière les sources d’inspiration de l’artiste et son processus créatif. De nombreuses œuvres montrent également un intérêt particulier dans leur traitement pictural pour les textiles en général, les couleurs et les drapés, les broderies d’or ou les motifs… Dans la chambre de Delacroix, autour d’une nouvelle acquisition, la lithographie Hercule appuyé sur une colonne, offerte par la Société des Amis du musée, sont réunis dessins, peintures, estampes ou encore objets sur le thème de la représentation du corps humain. A la fois référence aux œuvres de l’Antiquité et moyen d’étudier l’anatomie pour mieux la représenter, le nu est un exercice obligé pour un artiste comme Eugène Delacroix. Il peut s’inspirer de modèles qui posent pour lui, de photographies mais aussi de son imagination. Il utilise particulièrement dans son œuvre l’expressivité du corps en mouvement qu’il soit nu ou habillé. Eugène Delacroix a écrit, en 1857, dans un carnet : « Comment le sens du beau et du convenable ne serait-il pas perverti dans des sociétés où la mode règne despotiquement, où la forme d’un chapeau qui était divin il y a trois semaines, est horrible et abominable aujourd’hui. » Pourtant, si Delacroix méprise la mode, il accorde une grande importance au traitement des vêtements dans ses portraits : motifs imprimés ou brodés, cols, gilets… Surtout, par une touche picturale vibrante, il rend perceptibles les différences de texture des tissus. Dans un autoportrait, il se représente en dandy, avec un gilet vert en tartan écossais qu’il affectionnait particulièrement. Une grande écharpe est un de ses signes distinctifs. Au XIXe siècle, le costume masculin est souvent noir, avec une silhouette influencée par les modes anglaises. Dans le salon de son appartement est évoquée la représentation du costume d’époque. Delacroix peut chercher à vêtir ses personnages de costumes de leur temps, tels Richelieu ou Vercingétorix, cherchant ses modèles dans l’art du passé, la gravure ou le théâtre... Son intérêt pour l’Orient passe par les textiles qu’il rapporte du Maroc mais aussi par les reproductions gravées : vestes brodées d’or, turbans, accessoires décoratifs ou objets réfléchissant la lumière, sont évoqués dans son atelier. Enfin, de nombreuses œuvres montrent des costumes sans véritable époque, utilisant parfois un drapé inspiré de l’antique mais plus souple et souvent coloré. Cette nouvelle présentation des collections s’accompagne d’ateliers, de visites guidées, d’événements et de promenades dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. EXPOSITION HORS LES MURS L’exposition Ingres et Delacroix. Objets d’artistes sera présentée dans une version spécifique au musée Ingres Bourdelle à Montauban du 11 juillet au 10 novembre 2024. Organisée par le musée national Eugène-Delacroix - Etablissement Public du musée du Louvre et par le musée Ingres Bourdelle - Ville de Montauban. Félix José Hernández.
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